samedi 28 février 2009



Ne fuyez pas si je vous parle de rock chrétien ou si je vous dis que ce groupe, The Welcome Wagon, est constitué d'un pasteur presbytérien et de sa femme ( elle s'appelle Monique). En fait, ce Welcome to the Welcome Wagon est un petit miracle de folk-rock réjouissant et inventif. Le miracle s'explique aisément puisque c'est Saint Sufjan Stevens qui est aux commandes et qui a apporté ses instruments et ses orchestrations avec choeurs angéliques et cuivres baroques. Les gospels, folk-songs ou chants traditionnels sont ainsi transfigurés par le savoir-faire du dieu Sufjan et portent sa marque de fabrique. Un disque qui ne fera pas de vous une grenouille de bénitier mais qui vous enchantera à coup sûr. Alléluia!


Jay-Jay Johanson revient avec sa voix androgyne de crooner mélancolique et ses arrangements au cordeau, ce travail d'orfèvre faisant cette fois la part belle au piano. Après s'être perdu dans une "techno-disco-house" peu réussie, le Suédois confirme avec Self-portrait le retour aux sources amorcé avec "The long term physical effects...". Il s'agit cette fois d'un album intimiste, sobre, presque dépouillé, où les ballades désespérées et les atmosphères jazzy dominent le plus souvent. Une excellente surprise de ce début d'année.

lundi 23 février 2009


Locksley, au mieux les nouveaux Beatles, au pire les Laurent Gerra de la pop ! Plus sérieusement, à travers ce disque-hommage, le combo américain montre un indéniable savoir-faire. Le groupe ressuscite la pop anglaise du début des sixties au moyen de mélodies imparables et en recyclant avec talent les bonnes vieilles recettes. Dans le genre, c'est plutôt réussi : on jurerait parfois entendre les harmonies vocales de Lennon-McCartney ; ici on retrouve les Who, là les Kinks.
Assurément, "Don't make me wait" ne restera pas dans les annales, mais ce disque simple et limpide, facile et mineur, a tout de même un charme fou et distille une énergie et un optimisme communicatifs. On attend du prochain album que Locksley, après cet exercice d'imitation réussi, montre aussi sa vraie personnalité.

mardi 3 février 2009

Hommage



Le chanteur-guitariste écossais John Martyn est décédé le 29 janvier dernier à l'âge de soixante ans. Il aura marqué de son empreinte la scène folk britannique des années 70 et aura fortement influencé la musique contemporaine. Après son très dépouillé London Conversation en 1967, suivront une vingtaine d'albums parmi lesquels Solid Air en 73, dont la chanson-titre était dédiée à son ami Nick Drake. Son folk-blues teinté de jazz laissera place ensuite à un rock progressif ou à une musique plus expérimentale qui l'éloignera du succès populaire, mais les objectifs commerciaux n'étaient pas les siens. On retiendra de cette légende son ouverture d'esprit et son jeu de guitare à la fois énergique et subtil, spontané et inventif. John Martyn, un musicien à (re)découvrir : l'anthologie Island "Sweet little mysteries" propose une approche intéressante de l'artiste.
La vidéo ci-dessous donne un reflet assez juste de la première partie de sa carrière, de sa voix douce et sensuelle et de son picking hors pair.

lundi 2 février 2009

Retour sur 2008


Retour sur Caught in the trees, l'album de Damien Jurado. Fidèle à son style élégiaque, notre songwriter peaufine son folk-rock maintenant débarrassé des quelques faiblesses du passé. Bien sûr ses folk-songs sont classiques et on sent des influences bien marquées ( Will Oldham, Nick Drake ou Neil Young par exemple), mais ces ballades mélancoliques et lumineuses, sa voix authentique, soutenue par celle de sa complice Jenna Conrad, créent un spleen intense et captivant. Il est temps qu'après dix ans de carrière et à peu près autant d'albums, Damien Jurado entre dans la cour des grands.

dimanche 1 février 2009



Emil Svanängen alias Loney Dear a déjà réalisé, seul dans son home-studio, plusieurs albums auto-produits. Délaissant quelque peu le folk discret et artisanal de ses oeuvres précédentes, le Suédois s'oriente cette fois vers une pop plus orchestrée, sans renier son atmosphère habituelle : mélodie et mélancolie sont les maîtres-mots de Dear John, album inventif, alternant douceur intimiste et envolées lyriques, accessible dès la première écoute et jamais lassant. Ne boudons pas notre plaisir et profitons de ces perles élégantes.

jeudi 22 janvier 2009


Après She and him, son duo très réussi avec Zooey Deschannel, M. Ward récidive brillamment, cette fois en solo, avec Hold time. Le songwriter de l'Oregon se situe incontestablement du côté des chanteurs-guitaristes folk, mais son inspiration s'appuie sur des influences multiples : rock, soul, country, pop, etc. Touche-à-tout de génie, Matt Ward dépoussière le songwriting à l'américaine avec un talent immense. La chanteuse country-folk Lucinda Williams, Jason Lytle des regrettés Grandaddy et Zooey Deschannel précédemment citée font aussi partie du voyage. Un voyage parfois déconcertant, mais toujours propice aux riches découvertes.